Benjamin Genton, Entraîneur des U17 Nationaux du FC Lorient s’est confié il y a quelques semaines après le match face à Montrouge.

Quel est votre ressenti sur le début de saison de votre équipe ?

  • On réalisait un début de saison vraiment bon avant ces deux derniers matchs perdus au Mans, et face à Montrouge. Le match au Mans, malgré une meilleure 2e MT c’est trop insuffisant. De même face à Montrouge où sur les 25 premières minutes on leur donne deux buts, et ensuite on fait une très belle seconde période.

 

  • Dans le contenu on peut mieux faire, quand l’opposition a été plus forte on a eu des difficultés. Ces défaites l’intensité grimpe on éprouve des difficultés, surtout que l’on a des gabarits avec une morphologie souvent moins avancée que celles de nos adversaires, mais très technique. Elles permettent aussi aux 17 ans de jauger le niveau, leur objectif est d’être performant et ensuite pouvoir diffuser ce qu’ils ont appris aux 16 ans.

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Montrouge est un adversaire réputé pour bien jouer, comment ont-ils réussis à vous faire déjouer ?

Les 25 premières minutes ils ont effectués un pressing haut. On n’a pas su s’adapter rapidement et là est un de nos axes de progressions, il faut savoir parfois faire mal à l’adversaire, chercher à jouer dans son dos, il faut savoir s’adapter.

On a un projet de jeu ambitieux, je ne dis pas que c’est le meilleur, ou le moins bon mais il nécessite une exigence technique élevée. Et justement les deux buts que l’on prend viennent d’erreurs individuelles. On ne doit pas tout remettre en cause du jour au lendemain, il faut accepter de prendre ce genre de buts.

L’écart de niveau entre les U17 Nationaux et le niveau senior est assez important, au niveau physique et technique. y a t-il des caractéristiques types chez un joueur qui vont font penser qu’il est prêt ?

Il y énormément de paramètres, moi je n’ai pas une boule de cristal qui me dit quel joueur réussira. Par contre un 17 ans qui maîtrise sa catégorie et qu’en plus il arrive à diffuser ça aux jeunes là on va pouvoir l’envoyer avec l’équipe Avenir, l’envoyer s’entraîner un peu avec la réserve. Il y a un énorme écart dans le sens où le joueur va là jouer avec des joueurs qui ont parfois 27-28 ans, et à une intensité plus élevée, donc si après il arrive à être performant aux entraînements et à convaincre en équipe Avenir là ça envoie des signaux positifs.

A Lorient on a des joueurs en plein développement morphologique (Sadjo, Ronaldo Freitas ) et athlétique, des joueurs qui, si ils arrivent à être exigeant au quotidien, vont mûrir. Chacun a un parcours différent, il faut être plus patient avec certains.

Kilian Liri, capitaine de cette équipe en est un bon exemple ?

Oui il a validé le niveau U17 et dispose en plus d’une grosse marge de progression, même si bien sûr il lui reste des progrès à faire. Il arrive à diffuser ce qu’il a appris aux 16 ans, il travail sans rien dire et s’adapte aux différentes situations. Ses quelques apparitions en équipe Avenir se passent bien.

Il faut retenir que chacun va à son rythme, chaque joueur trace son chemin. Il n’y a pas de vérités.

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Enzo Le Fee, qui a fait toutes ses classes au club et qui est maintenant titulaire en équipe première est peut-être le modèle parfait justement non ?

Ça a toujours été un joueur très technique mais en retard morphologiquement, en U17 il arrivait à s’en sortir par ses qualités techniques mais physiquement c’était dur. Il a eu en plus une grave blessure. C’est l’exemple type de joueur pour lequel il faut être patient

Votre bloc équipe est souvent très amovible en match, êtes-vous plutôt un entraîneur qui va vouloir imposer son plan de jeu ou alors qui aime s’adapter à son adversaire ?

Quand tu as le ballon, tu peux ressortir à 2,3 ou 4, avec un pivot, un double pivot, tu peux faire du jeu de position… Au début tu peux imposer ton jeu mais très vite tu t’adaptes a ce que tu as en face de toi. Si l’adversaire est en défense placée en 4-4-2 peut être que tu vas la sortir à 3 pour avoir une supériorité numérique. L’objectif est de l’avoir dans toutes les surfaces de jeu. On veut que les joueurs d’eux-mêmes sur le terrain s’adaptent à ce qu’ils ont en face d’eux.

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La vidéo est un outil qui devient indispensable dans le football. Kerlir dispose maintenant de caméras sur chaque terrain d’entraînements, cela doit être un génial outil au quotidien.

Oui ! La vidéo est un superbe outil de travail, c’est extraordinaire, sans bien sûr en faire un bourrage de crâne. On filme principalement les grands jeux et les matchs. Le joueur ne se rend pas forcément compte de tout ce qui se passe sur le terrain, et donc le fait d’avoir un plan large permet de voir l’organisation, la distance entre les joueurs, entre les lignes, où sont les zones à attaquer…

Il ne faut pas que ça devienne automatisé, mais les joueurs sont demandeur, c’est bien. Il faut qu’entre éducateurs et joueurs, on ait la même perception, c’est à dire, si on n’a pas la même vision avec le joueur en question sur son match, on va voir ça ensemble et il pourra se rendre compte de ses erreurs ou au contraire montrer qu’il a raison. Avec la vidéo il ne faut pas que les joueurs tombent dans un jeu stéréotypé, il faut laisser une part importante de créativité au joueur, c’est le plus important.

Vous mettez plutôt en place des entraînements basés sur le jeu, ou ils sont relativement équilibrés ?

Lors des entraînements, on travaille beaucoup sur le jeu, avec des exercices à thèmes. Le travail athlétique est intégré c’est à dire qu’il y a très peu d’exercices physique pur comme des 15×15. On travaille la lecture des espaces, on demande beaucoup aux joueurs de lire la structure adverse, et les espaces à attaquer.

Quels objectifs de jeu et de progression vous fixez vous cette saison ?

On veut que chaque joueur progresse le plus possible, travailler sur le contenu des matchs, collectivement avoir les meilleurs résultats possible, l’épanouissement des joueurs, pour à terme pouvoir fournir à la Nationale 2 et aux pros des joueurs.

 

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Les joueurs non conservés en fin de saison sont au courant de la décision souvent 6 mois avant à Lorient. Comment gère-t-on leur cas pour que cela ne soit pas néfaste au groupe ?

Certains centres de formations attendent Avril-Mai pour leur annoncer, nous on essaye de les prévenir plus tôt pour, entre guillemets qu’ils arrivent à digérer la décision déjà, il y a aussi le fait qu’ils passent leur bac en fin d’année donc pas le meilleur moment pour leur annoncer. De plus ça permet de leur trouver des essais dans des structures professionnelles pour les accompagner le mieux possible.

Le Bonus : Quelques mots de Thomas Berlette, Coach de Montrouge sur le FC Lorient.

Lorient est une équipe qui m’impressionne le plus dans le jeu, c’est toujours fort et cohérent dans leur façon de jouer. Leur plus gros axe de progression est surement l’efficacité offensive. C’est une équipe qui n’est pas assez tueuse par rapport à l’emprise quelle peut avoir dans un match. Mais de saisons en saisons ça reste toujours le genre de match que je préfère car c’est une équipe qui a le jeu dans son ADN.

Merci à Benjamin Genton qui a pris le temps de répondre à nos Questions.

Crédit Photos Bruno Perrel

Lucas LT

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